Les outils à base d’intelligence artificielle (IA) se multiplient en ligne, comme ChatGPT sorti fin 2022. Aujourd’hui, l’IA s’invite dans nos machines à l’instar de Galaxy AI pour les smartphones Samsung, et les PC commencent déjà à être concernés (comme Copilot+ et Recall de Microsoft). Cette expansion a déjà provoqué la non compatibilité d’anciens micro-processeurs (CPU) avec Windows 11 24H2 à cause d’un jeu d’instruction. Pour tout de suite et demain, nous aurons besoin de nouveaux types de CPU capables de mettre à profit les capacités des IA.
L’avènement de cette nouvelle technologie risque de faire chambouler le marché des processeurs où Intel et AMD se partagent tout le gâteau. L’entreprise britannique ARM souhaite s’installer dans le marché fermé des CPU de PC en lançant une production de masse de ses nouvelles « puces d’IA ». Basées sur une architecture différente de celle employée (x86) par Intel et AMD, elles seraient mieux adaptées aux IA. Une lutte est donc prévu entre l’architecture x86 d’Intel et AMD et l’architecture ARM du même nom. Des pronostics annoncent que ARM parviendrait à détrôner Intel et obtenir 50 % des parts de marché d’ici 5 ans. Nous étudions la question.
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Architecture x86 vs Architecture ARM
L’entreprise ARM repose sur une conception avancée de semi-conducteurs pour offrir des processeurs d’un nouveau type. Ils ont permis à la société britannique d’entrer dans le marché des centres de données. Et ces dernières années, cette architecture est de plus en plus utilisée sur des appareils Windows et Mac. Par exemple, en 2020, Apple a lancé sa propre puce M1 basée sur l’architecture ARM, évinçant ainsi les processeurs Intel x86 de ses ordinateurs.
Un argument majeur a été avancé en faveur des puces ARM : la finesse de la gravure qui joue un rôle essentiel dans la baisse de la consommation énergétique. Malgré chaque avancée incroyable d’Intel dans sa finesse de gravure (la 11e génération était à 10 nm contre 4 nm pour la 14e génération), ARM les devance constamment avec des gravures plus fines encore (5 nm pour le M1, puis 3 nm pour le M3). Le monopole d’Intel risque d’être perturbé.
D’un côté Apple, qui était un client d’Intel en utilisant ses puces, est devenu un concurrent grâce à ses nouvelles puces M1, M2, M3 basées sur ARM. De l’autre côté, ARM devient un nouveau concurrent capable de produire des processeurs haute performance à destination directe du grand public. Intel voit arriver une période potentiellement difficile même s’il continue de fournir la majorité des processeurs de PC.
Au quatrième trimestre 2023, Intel Corporation a conservé sa position de leader dans les livraisons de processeurs pour PC (à l’exclusion des tablettes), avec une part de marché de 78 % affichant une performance stable. (Canalys)
S’imposer sur le marché des puces IA
Avec le déploiement de l’intelligence artificielle générative, le marché des ordinateurs est bouleversé. Les PCs de demain devront être équipées de processeurs capables d’entraîner et de faire tourner les algorithmes sur lesquels repose l’IA. Pour répondre à cette nouvelle demande, ARM imagine le déploiement de ses premiers prototypes de puces IA début 2025, pour ensuite les produire en masse avant la fin de l’année.
Dans les prochaines années, l’efficacité des nouveaux semi-conducteurs d’ARM menacerait sérieusement celle de ceux basés sur x86 d’Intel Corporation. Une architecture créée en 1978 et proposée depuis la puce 8086. D’après René Haas, le PDG de la société britannique, l’architecture ARM serait l’avenir des PCs Windows. Il a déclaré à l’agence de presse Reuters que ARM pourrait prendre jusqu’à 50 % des parts de ce marché actuellement dominé par l’architecture x86, d’ici 2029.
En plus, Microsoft aurait conclu un accord exclusif avec Qualcomm (un autre fabricant de puces) afin d’alimenter les PC Windows on-Arm (WoA) avec leur processeur Snapdragon X Elite. Les entreprises américaines Nvidia et AMD ont également laissé entendre être intéressées pour développer des CPU basés sur l’architecture ARM en 2025.
Mais, Intel n’a pas dit son dernier mot. En effet, la société américaine a annoncé le lancement de Lunar Lake présentée comme « l’architecture x86 la plus efficace ». Arik Gihon, le développeur de l’architecture de cette puce affirme que « le x86 peut être aussi efficace qu’ARM s’il est bien utilisé ». Ses propos ont été confirmés par Gerard Williams, le créateur du processeur M1 d’Apple et celui de Snapdragon X Elite de Qualcomm. Ces deux puces reposent sur l’architecture ARM.
Les premiers tests de la puce Lunar Lake sont prévus pour fin 2024. Ils révéleront si l’architecture x86, déployée par Intel Corporation, est aussi efficace que celle de ARM. Pour le savoir, nous allons devoir patienter !
Et vous, pensez-vous que l’arrivée d’un nouveau challenger serait bénéfique pour le marché des PC Windows ?