Microsoft teste actuellement une nouvelle fonctionnalité prometteuse dans Windows 11 : Quick Machine Recovery, un outil capable de corriger à distance les pannes critiques qui empêchent le système d’exploitation de démarrer.
D’abord annoncée par Satya Nadella lors de la conférence Microsoft Ignite 2024 dans le cadre de l’initiative Windows Resiliency, cette fonctionnalité est désormais disponible en avant-première dans le canal bêta du programme Windows Insider (build 26120.3653).
Quick Machine Recovery : qu’est-ce que c’est ?
Quick Machine Recovery (récupération rapide de la machine, en français) est un outil qui permet d’automatiser les réparations des ordinateurs bloquées dans l’environnement de récupération Windows (WinRE), un problème fréquent en entreprise lorsqu’un pilote ou une configuration défectueuse fait planter Windows au démarrage.

Dans un billet publié sur Windows IT Pro Blog, Microsoft explique :
« Avec les défaillances système, les ordinateurs peuvent parfois rester bloqués dans l’environnement de récupération Windows, ce qui a un impact considérable sur la productivité et oblige souvent les équipes IT à passer un temps important à diagnostiquer et restaurer les machines concernées. »
Grâce à Quick Machine Recovery, Microsoft peut déployer à grande échelle des correctifs ciblés via Windows RE, en cas de panne généralisée. L’outil permet ainsi de réduire considérablement le temps d’indisponibilité des ordinateurs sans intervention manuelle complexe.
Comment ça marche ? Lorsqu’un changement de configuration ou l’installation d’un nouveau pilote empêche le démarrage de Windows 11, le système bascule automatiquement dans l’environnement de récupération Windows (WinRE). À ce moment-là, Quick Machine Recovery se lance, se connecte à Internet (via Ethernet ou Wi-Fi) et envoie des données de diagnostic aux serveurs de Microsoft.
En détail, voici comment se déroule le processus :
- Entrée en mode récupération : l’ordinateur détecte une panne critique et entre dans l’environnement de récupération Windows (WinRE).
- Connexion réseau : le système établit une connexion via Ethernet ou Wi-Fi.
- Analyse des incidents : Microsoft collecte et analyse les données pour identifier les causes communes.
- Déploiement du correctif : un correctif validé est créé et diffusé via Windows Update, en respectant les politiques de mise à jour de l’appareil.
Disponibilité de la Quick Machine Recovery
Les utilisateurs inscrits au programme Windows Insider peuvent déjà tester cette fonctionnalité dans la build 26120.3653 disponible dans le canal bêta de Windows 11. Microsoft encourage les testeurs à faire des retours via le Hub des commentaires, dans la catégorie Recovery and Uninstall -> Quick Machine Recovery.
Une fois la phase de test terminée, Microsoft prévoit d’activer cette fonctionnalité par défaut sur tous les PC sous Windows 11 Famille.
Pour les éditions Professionnel et Enterprise, les administrateurs pourront :
- Activer/désactiver l’outil via la stratégie RemoteRemediation CSP ou via la commande REAgentC.exe.
- Préconfigurer la connexion réseau pour assurer une exécution fluide.
- Configurer l’intervalle de balayage (toutes les 30 minutes recommandées) et le délai avant redémarrage (72 heures recommandées).
- Tester l’outil en mode test pour valider son fonctionnement avant d’en autoriser le déploiement.
Une réponse directe au fiasco CrowdStrike de 2024
Ce nouvel outil semble directement inspiré du désastre causé par une mise à jour défectueuse de CrowdStrike en juillet 2024, qui avait entraîné des écrans bleus (BSOD) en masse dans le monde entier. Des millions d’appareils sous Windows étaient alors pris dans une boucle de redémarrages, forçant les administrateurs à intervenir manuellement pour supprimer le pilote en cause depuis l’environnement de récupération Windows (WinRE) ou le mode sans échec.
Avec un outil comme Quick Machine Recovery, Microsoft aurait pu supprimer à distance le pilote fautif et rétablir le fonctionnement des appareils bien plus rapidement.
Le mot de la fin
Pour conclure, la Quick Machine Recovery semble être un outil de dépannage plutôt intéressant. Le fait de pouvoir diagnostiquer et corriger automatiquement des problèmes critiques sans intervention manuelle représente un gain de temps considérable, surtout pour les administrateurs système et les équipes IT qui ont en charge un parc informatique important.
Cependant, tout repose sur la capacité de l’ordinateur à se connecter à Internet depuis l’environnement de récupération Windows. Dans certains cas, comme des environnements sécurisés et déconnectés d’Internet, cette dépendance empêcherait tout simplement l’outil de fonctionner. Aussi, il faudra aussi s’assurer que Microsoft reste transparent sur l’usage des données collectées lors du processus de diagnostic.
Et vous, que pensez-vous de cette Quick Machine Recovery ? Est-ce que cet outil aurait pu vous être utile par le passé ?